André Balthazar & Pol Bury
Tout commence en 1953, lorsque Pol Bury, peintre, poète et sculpteur, ainsi qu’André Balthazar, écrivain et poète, trouvent inspiration dans la petite fermette de Montbliart.
Ce lieu devient rapidement un havre pour les jeux d’écriture et les créations poétiques des deux comparses et leurs amis, marquant le début de ce qui deviendra l’Académie de Montbliart.
Daily-Bul est enraciné dans l’histoire artistique et littéraire de Montbliart, village de la commune de Sivry-Rance situé dans la botte du Hainaut, non loin de la frontière française.
Edition de Montbliart
Vers 1955, Pol Bury et André Balthazar, l’un artiste l’autre pas, s’installent durant les week-end à Montbliart, petit village paisible de la Thiérache, à quelques mètres de la frontière franco-belge.
Ils s’y distraient et s’y occupent : écrivent en s’amusant, s’amusent en écrivant.
Très vite attentifs à honorer la chère petite ruine qui les accueille et qui stimule leur imagination et leur fantaisie, ils la sacrent Académie, lui octroient des statuts et des ambitions.
Ainsi devient-elle l’assiette privilégiée de rencontres et de germinations plus ou moins spontanées, et élargit le cercle de se courtisans, le champ de ses investigations.
Mixeur de la pensée bul, elle en est l’œuf et la coquille.
Les Éditions de Montbliart publient les textes des poètes Madeleine Biefnot, Achille Chavée, Franz Moreau, Pierre Puttemans ainsi que d’ Yves Klein, pionnier de l’art contemporain avec le fameux Bleu Klein (IKB) issu de ses monochromes.
Le 31 mai 1955, un album de 10 sérigraphies de Pol Bury sera également publié.
Daily-Bul
Vers 1955, Pol Bury et André Balthazar se sont amusés à inventer la pensée Bul et à créer le Daily-Bul pour en faire son moniteur, ils n’hésitèrent pas à s’abandonner aux vertiges de quelques mots :
le mot «pensée» – le mot «bul» – le mot «daily».
Si le mot «pensée» n’est pas un mot très frais; s’il a fait quelques guerres et connu quelques déboires, il a aussi enchanté des esprits aériens. Il était donc à la mesure, sinon à l’échelle, de leur désinvolture et de celle qu’ils souhaitaient de leurs amis.
Plus spontané, plus sournois?, le mot «bul» (qui se prononçait «boule» à l’époque) s’imposa à eux comme une évidence, dans sa rondeur impeccable. Il était le résultat sonore et phénoménologique de stimulations, rencontres et croisements multiples. Carambolage sémantique de notions et d’images sorties d’univers divers, presque secrets, adaptés aux nécessités des moments.
Le mot «daily» ( délit?), quant à lui, fut emprunté ailleurs, sans dandysme ni démangeaisons anglo-saxonnes excessives, pour mieux se jouer de la longueur éphémère du temps et de ses périodicités trop programmées.